Montauban : le collège Ingres célèbre ses 150 ans
Article de La Dépêche du Midi publié le 04/10/2021
151 ans plus exactement. Lundi 4 octobre, le collège célébrait son anniversaire et son histoire avec les élèves et les anciens. En juin, l’événement n’avait pas pu être célébré à cause de la Covid-19.
Une balade à travers le temps dans les couloirs et les cours du collège Ingres. Hier après-midi, l’histoire passée et présente de l’établissement était à l’honneur grâce à l’engagement des élèves, des professeurs et des équipes administratives. Les invités, des officiels, des anciens élèves et les parents ont pu déambuler dans l’enceinte guidés par onze ateliers organisés pour l’occasion. Dans le hall d’entrée, l’atelier arts plastiques a présenté des grands formats où quatre œuvres emblématiques d’Ingres sur les femmes étaient revisitées, beaucoup plus colorées et plus modernes.
Un fantôme dans l’entrée
Il y a aussi ce fantôme, cet homme transparent, une sculpture en scotch, touchante et criante de poésie, inspirée du travail des artistes Martin Escoffier et Mark Jenkins. « Les élèves ont été utilisés pour le moulage. La sculpture vient toucher le monument dédié aux enseignants et élèves morts pendant la Seconde guerre mondiale. On a voulu travailler sur la mémoire de l’établissement avec plus d’un demi-siècle d’histoire marquante. » explique Guylaine Andrieu, professeure d’arts plastiques.
Juste à côté, le « cabinet des curiosités » nous replonge au début du XXe siècle avec d’anciens carnets de notes d’élèves, des commentaires de professeurs, des manuels scolaires sans l’Alsace et la Lorraine ou des cartes géographiques défraîchies sortis des archives de la bibliothèque du collège.
Pour les anciens élèves, c’est tout un flot de souvenirs qui ressurgit. Certains n’avaient pas remis les pieds dans leur collège ou lycée (à l’origine jusqu’en 1967) depuis des décennies. « C’est émouvant d’être là, ça me rappelle mes années d’adolescent. J’étais déjà ébahi à l’époque de voir ce que la Troisième République avait fait pour scolariser ses enfants » sourit Attilio Guagliardo, 74 ans, qui y a passé son bac en 1966. Et puis il y a ceux qui n’en gardent pas que des bons souvenirs. « Nous étions en blouse grise et la nourriture était infecte. C’était une autre époque où les pions et les professeurs étaient plus sévères. J’étais toujours collé ! Mais j’ai beaucoup appris sur la vie sociale, la fraternité et la solidarité. » se souvient Jean-Michel Baylet, pensionnaire il y a 60 ans.
Une malle de souvenirs
Dans la cour de la chapelle, l’exposition de photos de classes fait remonter le temps jusqu’en 1878. « On voit l’évolution des élèves à travers le temps et finalement on se rend compte que les visages ne changent pas, c’est juste les vêtements. » raconte Nathalie Dantoing. La professeure d’espagnol s’est plongée dans les archives et a sélectionné une cinquantaine de photos de classes jusqu’en 2008.
Danse, gymnastique, chants, émission de radio, les collégiens ont pris part aux festivités et mis en avant la diversité des activités et des talents de l’établissement. Pour clôturer les célébrations, une malle a été refermée pour n’être ouverte que dans 50 ans. « On y a mis des évaluations, des carnets, des vidéos, des clés USB. Ça permet de transmettre ce qu’on fait aujourd’hui, de faire un lien entre les générations passées et futures. » se réjouissent Sarah, Lilie et Lucie en classe de 3e.